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Covid-19 : 1 patient sur 5 a des séquelles psychiatriques

L' épidémie de coronavirus a des conséquences sanitaires, sociales et économiques mais aussi psychiatriques. Une étude britannique montre que 20% des patients atteints du Covid-19 présentent des troubles psychiatriques dans les 90 jours qui suivent leur infection.

Troubles anxieux, dépression, insomnie : une étude de l'université d'Oxford (Grande-Bretagne) montre que 20% des patients touchés par le coronavirus s'en sortent avec des séquelles psychiatriques. La maladie les rendrait même plus vulnérables à la démence, selon cette étude publiée dans The Lancet psychiatry. Les chercheurs ont suivi 62 000 personnes atteintes du Covid-19 pendant les trois mois suivant le diagnostic et les ont comparées à des milliers de personnes hospitalisées pour d'autres affections (grippe, calculs rénaux ou fractures). Ils ont découvert qu'après le Covid, 1 personnes sur 5 souffrait de trouble de l'adaptation, de trouble anxieux généralisé, de trouble de stress post-traumatique ou encore de dépression, soit deux fois plus que les patients habituellement hospitalisés. Selon le Dr Michael Bloomfield, principal auteur de l'étude, interrogé par la BBC, ces troubles psychiatriques sont probablement dûs à "une combinaison des facteurs de stress psychologiques associés à cette pandémie particulière et aux effets physiques de la maladie".

DES TROUBLES ANXIEUX DÉJÀ CONNUS EN ITALIE Une étude italienne publiée le 4 août et menée sur 400 patients infectés dans la région de Milan, montrait déjà une augmentation du stress post traumatique dans un premier temps, puis de la dépression chez les patients atteints du Covid-19. Selon cette étude coordonnée par le centre hospitalier italien San Raffaele et publiée dans la revue Brain, Behavior and Immunity, 55% des patients hospitalisés atteints par la Covid-19 développent un trouble psychiatrique un mois après leur sortie de l'hôpital. Dans le détail, 28% souffraient de stress post-traumatique, 31% de dépression, 42% d'anxiété, 40% d'insomnie et 20% des patients rapportaient des troubles obsessionnels-compulsifs (TOC).Les femmes, si elles sont globalement moins à risque décéder du coronavirus, semblent en revanche plus touchées par ces troubles psychiatriques."Cela confirme ce que nous savions déjà, à savoir la plus grande prédisposition de la femme à pouvoir développer des troubles de la sphère anxieuse-dépressive, et nous conduit à émettre l'hypothèse que cette plus grande vulnérabilité peut aussi être due au fonctionnement différent du système immunitaire dans ses composantes innées et adaptatives", avance le psychiatre Francesco Benedetti, auteur principal de cette étude. "Les conséquences du Covid-19 sont devant nous, pour des raisons sociales et psychologiques, pour plusieurs mois et plusieurs années. Cela concerne des personnes infectées et qui ont eu peur pour elles ou pour leurs proches, mais aussi les personnes non infectées, exposées au stress, à l'anxiété (...) Mais en plus des raisons sociales et psychologiques, on sait qu'il y a des raisons liées à la biologie de l'infection. Les conséquences inflammatoires de l'infection -la tempête cytokinique- laisse des séquelles qui augmentent le risque de pathologies psychiatriques", commentait sur France Inter, le 12 août, la psychiatre Marion Leboyer, directrice des départements universitaires de psychiatrie des hôpitaux Henri Mondor à Créteil (Val-de-Marne), directrice de la Fondation FondaMental.