"Mon fils est gay!j'aurai du le mettre au foot..."

(Ou comment un père peut passer du déni à l’amour librement assumé)

Quand un père apprend que son fils est homosexuel, ça secoue. Pas parce que c’est un drame, mais parce que ça vient percuter tout un héritage de croyances, de virilité fantasmée, de schémas transmis sans questionnement.

Alors parfois, on panique. On dit des conneries. On culpabilise. Et on cherche une explication, un coupable, une cause… autre que ce simple fait : son fils est homosexuel, et il ne souffre de rien, sauf du rejet qu’il pourrait subir.

Déconstruisons. Respirons. Et voyons comment la sophrologie peut aussi aider à retrouver le bon endroit : celui d’un père aimant et solide.

Ado jouant au foot

« J’aurais dû le mettre au foot… »

Sous-entendu : s’il avait pratiqué un sport “de mec”, il aurait été “normal”. Comme si la sexualité se fabriquait à coups de crampons. Non seulement c’est faux, mais c’est dangereux. Des hommes gays jouent au rugby, boxent ou font de la moto. Et des hommes hétéros aiment la danse, les chats ou le jardinage.

→ La sophrologie aide à sortir des stéréotypes. Elle invite à habiter son corps, à calmer ses pensées automatiques, à observer sans juger. C’est un bon point de départ quand on est déboussolé.

« Il va changer, c’est juste une phase. »

Il ne va pas changer. Il va juste s’affirmer. Et si vous lui coupez l’élan maintenant, vous l’obligez à se cacher, à avoir honte, à mentir — pas à être heureux.

→ Sophrologiquement, on travaille ici sur l’acceptation. Non pas l’approbation en façade, mais une vraie acceptation intérieure, qui apaise les tensions et ouvre à un nouveau dialogue.

« C’est à cause des réseaux sociaux. »

Ce n’est pas TikTok qui rend quelqu’un gay. Les réseaux ont simplement permis à des jeunes de ne plus se sentir seuls. À votre époque, on en parlait moins — on souffrait plus. Aujourd’hui, ils osent dire. Et ça, c’est plutôt une avancée.

« J’ai raté son éducation ? »

Non. Vous avez élevé un enfant qui a le courage de vous dire qui il est. C’est plutôt un bon bilan.L’éducation n’a pas pour but de formater les enfants à nos attentes, mais de leur donner les moyens d’être pleinement eux-mêmes.

→ La sophrologie aide à désamorcer la culpabilité, à relâcher la pression mentale, à poser un regard plus doux sur son rôle de père.

« Il traînait trop avec sa mère. »

Autre cliché : un garçon trop proche de sa mère deviendrait homo. Et un trop proche de son père, il devient quoi ? Ultra-hétéro ? Ce genre de raccourci n’a aucun fondement. L’amour parental ne "sexualise" pas. Il sécurise. Point.

« Que va dire la famille ? Les voisins ? Les collègues ? »

Voilà la vraie crainte pour beaucoup de pères : le regard social. Les autres. Ce qu’ils vont penser. Ce qu’ils vont dire. Et là, c’est vous qui souffrez du rejet anticipé. Le problème n’est pas votre fils. C’est le poids que vous portez depuis toujours sur ce que doit être "un vrai homme", "une vraie famille", "une bonne éducation".

→ En sophrologie, on apprend à faire le tri entre ce qui nous appartient et ce qui appartient aux autres.Des exercices de respiration, d’ancrage, de visualisation aident à retrouver une posture droite, digne, stable. Pour ne plus plier sous les injonctions sociales.

Et votre fils, dans tout ça ?

Lui aussi a besoin d’espace. Pas d’un père parfait, mais d’un père présent. Capable de dire : "J’ai eu du mal, mais je suis là." Capable de reconnaître ce qui le dépasse, sans fuir. La sophrologie peut aussi l’accompagner : pour renforcer son estime, gérer le stress du coming out, affirmer son identité avec respect et confiance.

Conclusion : et si le plus courageux, c’était vous ?

Accepter que son fils soit gay, ce n’est pas renoncer à quelque chose.C’est renoncer à une illusion. Et gagner en vérité.C’est vous autoriser à être un père plus libre, plus vivant, plus humain.

Et la sophrologie peut être un vrai compagnon sur ce chemin.Pas pour vous changer.Mais pour vous retrouver.