« Je ne peux pas sortir de chez moi », « J’ai peur de prendre le volant », « Je panique à chaque fois que je suis à la caisse d’un supermarché, je veux sortir ! », « Je ne peux pas sortir seule », »pas question de monter dans l’ascenseur », « je vais me noyer si je n’ai pas pied »…voilà en quelques phrases, ce que vit une personne agoraphobe chaque jour.
La seule pensée de monter en voiture, d’aller au cinéma, dans une grande surface, au restaurant, dans des magasins entraînent chez l’agoraphobe des palpitations, des tremblements, des sensations d’étranglement, des suées, des douleurs thoraciques …
L’agoraphobie se caractérise par une grande peur non contrôlée, excessive, incontrôlable et la plus part du temps elle arrive sans raison apparente, sans prévenir. Cette peur infondée surgit dans des lieux connus comme inconnus. La seule présence à l’extérieur de chez soi suffit à déclencher cette peur. L’agoraphobe angoisse à l’idée de ne pouvoir s’échapper de l’endroit où il est. La peur qu’un danger survienne entrainant ou la mort ou la folie met la personne dans un état qu’elle ne maîtrise plus. Il y a donc là une dimension psycho-corporelle (panique), cognitive (pensées anxieuses) et comportementale (les réactions sont excessives).
Pour tenter de gérer cet état, les agoraphobes vont adopter des comportements appelés comportements d’évitement. Ils choisiront de ne plus prendre la voiture, le métro ou le bus, et on parlera d’évitement direct ,ou ils choisiront de se faire accompagner pour chaque sortie et on parlera alors d’évitement indirect.
Comment ne plus éviter ces lieux extérieurs ? Comment sympathiser à nouveau avec eux ?
La sophrologie est l’une des solutions.
Grâce à une prise de conscience du corps, l’agoraphobe retrouvera dans un premier temps, le lieu indissociable de son être : son CORPS.
La prise de conscience en tant que réalité vécue de son schéma corporel est le chemin qui mène l’individu à lui-même. Le corps est le lieu où les sensations se révèlent et se laissent accueillir. En reprenant « possession des lieux », il sera possible de remplacer le « j’ai peur, je veux sortir » par un « je suis bien là ».En réhabitant les lieux, l’agoraphobe retrouvera une aisance, un bien-être, une sérénité qui lui permettront de développer sa propre confiance en lui. Au fil des séances, il s’entendra penser « je suis capable d’être bien là », « je suis à ma place »…
Il est indispensable dans une telle situation d’apprendre à se détendre. C’est la relaxation qui facilitera l’accès à une nouvelle autonomie.
La relaxation et la respiration permettront de trouver un lieu de calme et de sérénité à l’intérieur de soi. La relaxation dans le cadre de l’agoraphobie aura pour but d’apporter de nouvelles sensations au patient, sensations de bien-être, de quiétude et de les mettre en pratique dans les situations critiques. La personne agoraphobe va conscientiser cet état de sérénité pour l’utiliser ensuite de manière efficace, dans des situations d’ordinaire critiques.
Des exercices de respiration permettront de retrouver rapidement et efficacement la sensation de calme et de détente. Une respiration complète, régulière et douce offre à l’agoraphobe la possibilité de prendre conscience de son être dans sa globalité.
C’est le corps vécu ici et maintenant qui lui permettra de se révéler à lui-même.
Cette prise de conscience de son être dans le réel lui permettra de développer ses qualités adaptées à l’environnement, aux situations tout en voyant disparaître les différents symptômes tels les vertiges, les palpitations, les douleurs dans la cage thoracique, les maux de têtes, le souffle court …
Une fois, capable de se relaxer, l’agoraphobe pourra se projeter confiant et maître de lui-même dans une situation qui était jusque là, vécue de façon angoissante et négative.
En alternant des pensées négatives, angoissantes et des pensées calmes, de bien-être jusqu’à obtenir que les pensées anxiogènes soient ressenties paisiblement, le sophrologue amènera le patient à s’affranchir de son angoisse.
N’oublions pas que la sophrologie est une méthode d’étude et de développement de la conscience, ce qui signifie qu’elle permet à chacun de prendre connaissance de son monde intérieur et donc de ses capacités à agir sur le monde extérieur. En prenant conscience du réalisable, il est ensuite plus facile d’appréhender le monde. En développant la conscience de l’individu, le sophrologue favorisera l’expression de ses qualités, de ses valeurs, de son potentiel, lui permettant d’harmoniser l’être avec son existence. Il sera alors question d’équilibre, de connaissance et de maîtrise de soi. La sophrologie est là pour aider l’agoraphobe à reprendre possession des lieux et à rendre possible l’impossible.
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